2010 - LES 7 PÉCHÉS CAPITAUX

2010 - LES 7 PÉCHÉS CAPITAUX

LE VELO EST TENTATION

Et Dieu créa le Vélo
Ce n’est pas un film inédit de Roger Vadim. Pas tout à fait non plus la vérité historique, puisque le Baron Von Sauerbronn en fut l’inventeur reconnu et lointain en 1817. Mais j’aime à penser que la bicyclette est une inspiration divine faite de bien et de mal, au gré de sa capacité à entraîner l’homme vers ses penchants les plus héroïques tout autant que vers ses instincts les plus sauvages. Le vélo transcende, émeut, fascine et obsède. Il traverse les années avec l’arrogance des inventions qui doivent autant à la grâce qu’à la nécessité. Il se métamorphose et s’adapte aux hommes et aux époques, éternelles et intemporelles, diaboliques et vertueuses. La bicyclette est un objet de culte auquel on s’adonne pour de multiples raisons.
Le vélo est bel et bien une création divine taillée sur mesure à l’image de l’homme.

Une machine à rêve qui marche au vivant.
Le vivant... Un combustible que nous aimons bien chez Culture Vélo puisque notre raison d’être, est de concilier une passion sans faille pour le vélo, sous toutes ses formes, avec la conviction que l’homme reste la pièce maîtresse de l’édifice. D’abord, en terme d’échange, avec nos magasins et la qualité relationnelle que nous entretenons avec les clients. Mais aussi dans l’idée que le vélo a un rôle central à jouer pour remettre notre société un peu plus en phase avec une réalité qu’elle avait trop virtualisée. Le vélo est une solution pour notre monde à bien des égards. J’aime à le dire et à le répéter à mesure que le temps passe et que le parcours de Culture Vélo se construit d’engagements qui ont tous montré que nous avions bien un rôle à jouer, de tout premier plan. Environnement, ouverture, éducation, échange, la Vélocratie que nous avons souhaité proclamer, l’an passé, à l’occasion de notre 10éme catalogue en est l’incarnation et l’étendard.

La tentation du vélo, c’est celle de la vie
Le vélo est bel et bien une tentation vertueuse et enivrante en même temps qu’il est un véhicule de changement. Et si aujourd’hui la bicyclette apparaît de plus en plus comme un remède pour notre société, elle n’en demeure pas moins un objet de rêve, voire de culte. Elle a été taillée sur mesure pour la nature humaine. Ses grandeurs et ses servitudes. La bicyclette transcende les âmes et les muscles. Inspire les poètes, fascine les cinéastes, émeut les philosophes et entraîne l’homme dans des défi s qui frôlent parfois les limites de l’impossible et de l’interdit. Le dépassement est à ce prix. L’homme à vélo défie les dieux. Il recule les limites et brise les règles. La bicyclette canalise la violence originelle qui est en chacun de nous. Quel paradoxe qu’une machine aussi modeste puisse être le support d’autant de passions.
Et malgré sa tendance à nous entraîner parfois vers le côté sombre de la tentation, celui où le cycliste flirte avec le fanatisme et bien sûr, les excès qui en découlent… très vite, vient à l’esprit qu’il y a...

Des péchés qui viennent du cœur et qui font du bien
Des péchés mythiques, des péchés capitaux, des péchés d’où émergent toujours des vertus selon les hommes et les circonstances.
Au nombre de 7, ils ont tous une application dans notre comportement de pratiquant sportif ou dilettante, notre rapport à l’objet ou encore, aux autres et à la société.
Nous avons choisi cette année d’en faire le clin d’oeil publicitaire de notre catalogue 2010. De grandes marques des secteurs du luxe se sont avant nous livrées à cet exercice de funambule, comme Mercedes ou Louis Vuitton. Le vélo, par sa capacité à fasciner et à séduire, rentre dans la catégorie des objets de désir avec qui on entretient un rapport fusionnel. Le même que celui revendiqué par Culture Vélo à travers ses valeurs “ de Vélos et d’Hommes ”. Un culte, une tentation… car,

A la base de chaque péché, il y a idolâtrie
Assumons ensemble et à titre individuel. J’aime et je vénère le vélo à un point qui m’a amené à en faire le déterminant social et affectif de mon existence. A un point qui me donne la volonté d’entraîner avec moi toute une communauté d’hommes et de femmes qui me sont chers et qui forment aujourd’hui le réseau, j’allais dire la famille, “des Vélos et des Hommes” Culture Vélo. Nous fêtons dans quelques jours nos 10 ans, passés à tisser notre toile communautaire, avec nos clients, en proclamant l’état avéré et plus seulement utopique de Vélocratie. Bien placés au cœur de
la réalité économique, nos magasins sont des acteurs de choix dans ce rapport chaleureux et éternel qui unit les hommes et ces drôles de machines.
Ils entretiennent la tentation du vélo, son mythe tout autant que sa modernité, dans un rapport affectif avec l’objet.
A nos yeux, le vélo n’est pas qu’un simple moyen de locomotion, mais un conte de fées. Avec ses ogres et ses chevaliers… ses fantasmes et ses désirs. Ses ombres et ses lumières. Le vélo marche à l’esprit. Contrairement à ce que la réalité des lois de la physique veut nous faire croire.
Il est un acte d’humanité fantastique monté sur roues de différentes tailles.
Le vélo est ancré étrangement au cœur de la nature humaine et pour notre plus grand bonheur, l’homme n’a pas fini de succomber à la tentation du vélo.

Croquer la pomme des 7 Péchés Capitaux
Je connais le mien ? Lequel est le vôtre ? Comment ne pas succomber à la tentation de cette fascinante petite sorcière ? Comment refuser de fusionner avec la nature ? De renoncer à ce délicieux sentiment de domination qui vous pousse un peu plus vite, certains jours, en haut des pentes ? D’oublier que le beau fait du bien ? Que l’être et le paraître font souvent cause commune ? Que le goût de l’enfance n’est jamais loin quand la rétine s’affole devant la vitrine ? Que la force vient de l’esprit quand la colère transcende le muscle ?
Et l’envie ? Ce péché si condamnable qui nous entraîne à vouloir ce que nous n’avons pas. Ce péché qui nous motive à l’idée que toute action est une promesse de bonheur futur et potentiel.
L’envie. Le désir de progresser, de posséder, de se dépasser, est un moteur que la morale et la patience peuvent encadrer, mais certainement pas condamner.
L’envie. Le péché capital par excellence, pour ce qui concerne le matériel et la fascination qu’il exerce dans nos esprits fanatiques. L’envie que nous avons choisi de mettre en scène, cette année, pour notre couverture. Clin d’œil 2010 irrévérencieux et facétieux au thème mythique des 7 Péchés Capitaux. Un peu de légèreté dans une époque où le couvercle pesant de la réalité nous fait bouillir et nous sclérose. Un retour aux sources du désir. Un désir proclamé et plein d’espoir que notre ami Nicolas Portal a accepté d’interpréter avec talent, en couverture, montrant ainsi que le vélo est tout entier une affaire de sensibilité. Depuis toujours, chaque couverture possède une vraie histoire, celle de Nicolas, pour moi, cette année a une délicieuse saveur.

“Le péché, cette entrée à la grâce”
Comme disait Charles Péguy avec la sérénité de quelques mots talentueux qui nous montrent la piste (cyclable, pour ce qui nous concerne). Moi aussi, je suis rentré en grâce du vélo et je vous invite toutes et tous à le faire pour, avec, et autour de la bicyclette, par le péché de votre choix. En matière de vélo, je suis un grand pécheur, fanatique et boulimique. Passion que je conjugue à tous les modes. Alors, en cette fi n d’année 2009, époque tourmentée qui cherche désespérément à retrouver du sens et des valeurs, peut-être plus encore que du pouvoir d’achat, je n’ai parodiant Voltaire, qu’un conseil “ hérétique ” mais sincère à vous donner :
Le plaisir est l’objet, la raison, le devoir de tout être raisonnable.

Je vous invite à mon tour à succomber à la tentation du vélo dans le plaisir partagé de découvrir ces 272 pages qui vont toutes vous donner des “ raisons d’avoir envie ” de faire du vélo votre culture préférée.

Denis Briscadieu

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